Tout labyrinthe figure l'itinéraire suivi par l'homme
durant sa quête de l'unité.
Après d'innombrables méandres,
qui tantôt le rapprochent du centre,
tantôt l'en éloignent,
celui-ci finit par l'atteindre .
Dans le temps jadis,
les fidèles suivaient la voie du labyrinthe,
notamment en parcourant à genoux tout son itinéraire,
ce qui était pour eux une façon de faire pénitence
ou d'accomplir un pélérinage symbolique.
...
L'origine du labyrinthe est pratiquement
aussi difficile à déterminer que celle des mandalas.
On les rencontre déjà à l'ère mégalithique
(Pierre de Pontevedra),
puis ils font une apparition simultanée
dans plusieurs civilisations,
pourtant différentes les unes des autres:
celtique, crétoise, étrusque, mésopotamienne...
.
Au Moyen-Age, ils étaient fréquents dans les cathédrales
françaises et italiennes.
C'est Chartres,
la plus mystérieuse et la plus remarquable
d'entre toutes les cathédrales,
qui abrite le labyrinthe le plus réputé.
Là, les deux symboles de la Voie
que l'âme doit parcourir
pendant son incarnation sur Terre,
s'unissent en un symbole unique .
.
En effet, la rose ouest et le labyrinthe au sol
se correspondent très exactement
par leur taille et leur emplacement.
C'est-à-dire que si l'on pouvait faire basculer
la façade ouest vers l'intérieur,
le médaillon central de la rose qui l'orne viendrait
en superposition avec la rose en marbre
reproduite au centre du labyrinthe.
Ces deux mandalas , pourrait-on dire,
ont manifestement été conçus dans ce sens.
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Rüdiger Dahlke
"Mandalas"
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