samedi 31 mai 2014
jeudi 29 mai 2014
MAISON D'HÔTES
Tous les matins arrive un nouvel invité.
Une joie, une dépression, une méchanceté,
une prise de conscience momentanée vient
comme un visiteur inattendu.
Accueillez les tous et prenez-en soin !
Même s'ils sont une foule de chagrins,
qui balaient violemment votre maison
et la vident de tous ses meubles,
traitez chaque invité honorablement.
Peut-être vient-il faire de la place en vous
pour de nouveaux délices.
La pensée sombre, la honte, la malice,
rencontrez-les à la porte en riant,
et invitez-les à entrer.
Soyez reconnaissants pour tous ceux qui viennent,
parce que chacun a été envoyé
comme un guide de l’au-delà.
.
Rûmi
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mardi 27 mai 2014
ALONE
photo personnelle
Pour converser avec le Féminin Sauvage,
une femme doit temporairement quitter le monde
et adopter un état de solitude
au sens le plus ancien du terme.
Autrefois, le mot alone (seul)
s'écrivait en deux mots, all one,
ce qui signifie "totalement un".
.
Clarissa Pinkola Estes
"Femmes qui courent avec les loups"
.
lundi 26 mai 2014
SILENCE
Il connait cela par cœur déjà
Il n'écoute pas la radio
Il préfère couper son bois
Oui mais il parle aux oiseaux
Au soleil et aux forêts
Oui mais il parle aux ruisseaux parfois
Quand le temps n'est pas trop froid...
.
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dimanche 25 mai 2014
LAISSER ÊTRE
au milieu de ce qui nous entoure,
sans volonté de puissance ou de possession :
sans ego.
Lâcher prise, laisser être ce qui est, tel que cela est,
ce n'est pas une attitude passive ou indifférente
au sens ordinaire,
au sens ordinaire,
c'est refuser de faire de toute chose un « avoir », un objet.
C'est restituer le monde à son essentielle liberté
et nous ouvrir à la possibilité d'«être avec»,
sans le dominer, sans le posséder.
Le regard délivré de désirs et d'interprétations
devient voyant ;
devient voyant ;
il perçoit les êtres dans leur identité suprême et passagère.
Laisser l'autre être l'autre,
ne plus l'accabler de désirs ou de conseils
mais écouter l'union et la différence.
Laisser être l'oiseau : ne plus prendre son vol.
Laisser être la rose : la voir avec des yeux de rosée.
.
Jean-Yves Leloup
"L'assise et la marche"
"L'assise et la marche"
.
samedi 24 mai 2014
ENVIE DE POSSEDER
photo personnelle
Quand on regarde hâtivement une chose belle
- et toutes les choses vivantes sont belles
parce qu'elles portent en elles
le secret de leur prochaine disparition -
le secret de leur prochaine disparition -
on a envie de la prendre pour soi.
Quand on la contemple avec la lenteur qu'elle mérite,
qu'elle appelle et qui la protège un instant de sa fin,
alors elle s'illumine et on n'a plus envie de la posséder :
la gratitude est le seul sentiment
qui réponde à cette clarté qui entre en nous.
.
Christian Bobin
"Ressusciter"
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vendredi 23 mai 2014
jeudi 22 mai 2014
SUSPENSION
Ne rien faire, ne rien déranger.
Dériver.
Assise sur un rocher, je laisse le froid
visiter l’épaisseur de mes jupes.
visiter l’épaisseur de mes jupes.
Me traversent le crissement et les bruits, l’odeur de la terre.
Suspension. Pointe aiguë. L’envie de crier.
Soudaineté de la perfection.
Je n’écoute pas. Les sons me recouvrent comme un lichen.
Je ne regarde pas.
Les branches et leurs ombres poussent
dans les yeux ouverts.
dans les yeux ouverts.
Je ne respire pas.
Un souffle régulier m’habite et me scande.
Un souffle régulier m’habite et me scande.
Je ne flaire pas.
Les odeurs m’enfouissent au ventre leurs rhizomes.
Les odeurs m’enfouissent au ventre leurs rhizomes.
Absence et suspension.
Où allais-je chercher l’aventure ?
Une escapade semblable permet au moins
deux découvertes : en ne faisant rien,
celui qui n’a rien fait a déjà fait beaucoup;
deux découvertes : en ne faisant rien,
celui qui n’a rien fait a déjà fait beaucoup;
et ce qu’il faut à l’homme pour aller au bout de ses rêves
et de ses possibilités n’est rien d’autre
que ce qu’il a déjà : son corps.
Dès lors, tout s’éclaire.
Ce que la méditation a de si suspect
pour l’ordre social et économique,
c’est qu’elle nous apprend à nous mouvoir ailleurs,
dans un univers dont les richesses innombrables
échappent aux circuits monétaires et marchands.
.
Christiane Singer,
« Les âges de la vie »
.
mercredi 21 mai 2014
ENTRE TERRE ET CIEL
photo personnelle
L'homme idéal :
Il devait réussir à mener sa vie entre terre et ciel.
Le nez assez près de la terre pour distinguer.
Mais pas trop près au risque de ne plus rien y voir.
(réductionnisme)
Ses actes gagnaient alors en précision et distinction,
la stratégie devenait possible, et l'action puissante.
Il devait aussi savoir lever le nez vers le ciel pour relier .
(holisme)
Mais pas trop au risque de s'envoler vers des altitudes
où plus rien d'humain n'est distinguable
et où l'atmosphère devient de plus en plus
incompatible avec la vie.
incompatible avec la vie.
Il devenait alors apte à faire des choix
avec sagesse et efficience
avec sagesse et efficience
et devenait un maître dans l'entretien de la vie.
.
Maître Kong
.
SENSATION
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.
.
Arthur Rimbaud
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mardi 20 mai 2014
GUIDE PAR SON REVE
Laissez-vous guider par votre rêve,
même si vous devez momentanément le mettre de côté
pour trouver un emploi ou payer votre loyer.
Et restez toujours ouvert aux opportunités
de sortir du cadre pour mener la vie et faire les choses
qui vous inspirent profondément…
n'ayez pas peur.
.
Jane Goodall
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lundi 19 mai 2014
CHEMIN UNIQUE
ce qui est demandé à l'un n'est pas demandé à l'autre.
On ne demande pas à un pommier de faire des figues,
on demande à un pommier de donner des pommes,
au figuier de donner des figues.
La seule chose qui nous est demandée
et que demande la Vie en nous,
et que demande la Vie en nous,
c'est de produire nos propres fruits,
les fruits de notre propre sève,
les fruits de notre propre sève,
le chant de notre propre cœur,
la marche de notre propre Vie.
la marche de notre propre Vie.
On fait souvent de nous des arbres artificiels,
un peu comme les sapins de Noël.
Nous ne donnons alors pas les fruits de notre arbre
mais d'autres fruits, qui viennent d’ailleurs.
Ils sont certes brillants, appétissants et beaux à voir
mais ils manquent de sève et de saveur.
Il nous arrive ainsi d'en avoir assez
d'être un sapin de Noël
d'être un sapin de Noël
et de vouloir être enfin un arbre bien planté en terre,
pour porter enfin nos fleurs et donner nos propres fruits,
tournés la lumière.
Pour cela, il nous suffit de savoir
quelle est notre manière propre
quelle est notre manière propre
d'incarner la vie, l'amour...
À chacun de devenir le nom, le secret qu'il est,
de révéler cette forme particulière
que prend l’être, la Vie en lui.
que prend l’être, la Vie en lui.
Chacun de nous est un chemin unique,
celui que prend l’Amour pour éclairer le monde.
Chacun de nous est une forme unique, particulière
que prend la Vie pour éclairer la terre.
.
Jean Yves Leloup
"L'assise et la marche"
.
vendredi 16 mai 2014
jeudi 15 mai 2014
mercredi 14 mai 2014
mardi 13 mai 2014
OMBRE ET LUMIERE
Par l’ombre, vous allez à la lumière.
Par l’indifférence, vous atteignez l’amour.
.
Christian Bobin
« Une petite robe de fête »
.
Toujours l'ombre et la lumière vont de pair.
La Mère, compagne d'Aurobindo,
insiste auprès de ses disciples pour dire :
« Si vous découvrez une ombre très épaisse et très profonde,
soyez sûr, quelque part en vous, d'une grande lumière.
A vous de savoir utiliser l'une pour réaliser l’autre.
C'est la moitié obscure de la Vérité »
précise Aurobindo.
En Extrême-Orient, ce thème est bien connu :
au centre de toutes nos ténèbres il y a un soleil ;
au cœur de nos maux, il est un mystère inverse,
chaque élément aussi obscur qu'il soit,
même l'erreur la plus grotesque,
contient des abîmes de vérité.
Le tout c'est de passer de l'un à l'autre
... et tous les yogas s'y évertuent.
.
K-G Durckheim
« Dialogues sur le chemin initiatique »
.
Toujours l'ombre et la lumière vont de pair.
La Mère, compagne d'Aurobindo,
insiste auprès de ses disciples pour dire :
« Si vous découvrez une ombre très épaisse et très profonde,
soyez sûr, quelque part en vous, d'une grande lumière.
A vous de savoir utiliser l'une pour réaliser l’autre.
C'est la moitié obscure de la Vérité »
précise Aurobindo.
En Extrême-Orient, ce thème est bien connu :
au centre de toutes nos ténèbres il y a un soleil ;
au cœur de nos maux, il est un mystère inverse,
chaque élément aussi obscur qu'il soit,
même l'erreur la plus grotesque,
contient des abîmes de vérité.
Le tout c'est de passer de l'un à l'autre
... et tous les yogas s'y évertuent.
.
K-G Durckheim
« Dialogues sur le chemin initiatique »
.
lundi 12 mai 2014
dimanche 11 mai 2014
samedi 10 mai 2014
vendredi 9 mai 2014
jeudi 8 mai 2014
mercredi 7 mai 2014
AMOUREUX DE L'AMOUR
photo personnelle
Je suis amoureux de l'amour.
Notre corps pétri de terre est la lumière des cieux.
Autrefois, nous étions des enfants, puis nous fûmes maîtres;
Autrefois, nous étions heureux de voir des visages amis.
Écoute la fin de notre aventure :
Nous sommes devenus pareils aux nuages, pareils au Vent.
Le monde est plein de verdure, de fleurs,
Tout rit de l'éternelle beauté qui se reflète en tout.
Derrière le voile existe tant de beauté ;
là est mon être.
Ne te soucie pas des accidents
que produit sans cesse le monde ;
que produit sans cesse le monde ;
De tout ce qui advient, rien n'est durable, ne t'en soucie pas,
Considère chaque instant comme une aubaine,
Ne te soucie pas de ce qui est arrivé, ni de ce qui arrivera.
(...)
L'amour est éternel, l'univers est son vêtement,
Il met à nu celui qui est vêtu… voilà la clé de l'énigme.
.
Rûmi
.
mardi 6 mai 2014
lundi 5 mai 2014
LA FORCE
Mon alliée est la force
et c’est de mes alliés la plus puissante.
La vie la crée, la fait grandir,
son énergie nous entoure et nous relie.
et c’est de mes alliés la plus puissante.
La vie la crée, la fait grandir,
son énergie nous entoure et nous relie.
Nous sommes des êtres illuminés,
pas une simple matière brute.
pas une simple matière brute.
Tu dois sentir la force autour de toi, ici,
entre toi, moi, l’arbre, la roche, partout.
.
entre toi, moi, l’arbre, la roche, partout.
.
Maître Yoda
"Star wars"
.
"Star wars"
.
dimanche 4 mai 2014
samedi 3 mai 2014
vendredi 2 mai 2014
TOUTE UNE VIE
photo personnelle
Nul doute qu'à la fin tout voyageur se rendra
A l'évidence : le Divers ne divertit point,
Il déroute : fouilles des licornes enfouies,
Forage du for intérieur. Dans les rets
Du mandat du Ciel, toute une vie
A l'épreuve de l'amour ! Toute une vie
A l'épreuve de la mort !
.
François Cheng
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jeudi 1 mai 2014
UNE ROSE
photo personnelle
Être pleinement une rose, en son unicité,
et nullement une autre chose,
cela constitue une suffisante raison d’être.
Cela exige de la rose qu’elle mette en branle
toute l’énergie vitale dont elle est chargée.
Dès l’instant où sa tige émerge du sol,
celle-ci pousse dans un sens,
comme mue par une inébranlable volonté.
À travers elle se fixe une ligne de force
qui se cristallise en un bouton.
À partir de ce bouton, les feuilles puis les pétales
vont bientôt se former et s’éployer,
épousant telle courbure, telle sinuosité,
optant pour telle teinte, tel arôme.
Désormais, rien ne pourra plus l’empêcher
d’accéder à sa signature, à son désir de s’accomplir,
se nourrissant de la substance venue du sol,
mais aussi du vent, de la rosée, des rayons du soleil.
Tout cela en vue de la plénitude de son être,
une plénitude posée dès son germe,
dès un très lointain commencement,
de toute éternité, pourrait-on dire.
Voilà enfin la rose qui se manifeste
dans tout l’éclat de sa présence,
dans tout l’éclat de sa présence,
propageant ses ondes rythmiques vers ce à quoi elle aspire,
le pur espace sans limites.
Cette irrépressible ouverture dans l’espace est à l’image
d’une fontaine qui rejaillit sans cesse du fond.
Car pour peu que la rose
veuille durer le temps de son destin,
veuille durer le temps de son destin,
elle se doit de s’appuyer aussi
sur un enfouissement dans la profondeur.
Entre le sol et l’air, entre la terre et le ciel
s’effectue alors un va-et-vient
que symbolise la forme même des pétales,
forme si spécifique, à la fois recourbée vers l’intérieur de soi
et tournée vers l’extérieur en un geste d’offrande.
[…] Il convient […]
que la chair soit dans l’éclat
et que l’esprit soit à l’ombre,
afin que ce dernier puisse soutenir
le principe de vie qui régit la chair.
Lors même que les pétales seraient tombés
et mêlés à l’humus nourricier,
persisterait leur invisible parfum,
comme une émanation de leur essence,
ou un signe de leur transfiguration.
.
François Cheng
"Cinq méditations sur la beauté"
.
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