dimanche 7 septembre 2014

TRAVAIL

image ici

Je vois le vide qu' il y a entre les hommes,
 plus grand que celui qui sépare
une étoile d' une autre étoile.
Chacun travaille, travaille, travaille à son sombre intérêt 
et ceux qui n'y travaillent pas sont broyés.
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On a inventé le travail salarié
 pour ne pas penser à ce qui fait souffrir,
 pour qu'il y ait, revenant tous les jours,
ces heures où ne pas penser à soi,
à la solitude,  à Dieu, à l'autre,
pour ne pas penser
à tout ce qu'on devine insoluble, déchirant.
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Christian Bobin
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8 commentaires:

  1. Je ne pense pas, hélas, que le chômage remédie à tous ces maux...

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  2. Quelqu'un peut me rappeler la "racine" latine de ce mot, travail ?? Un instrument de torture, non ? Un truc dans le genre..

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  3. TRIPALIUM : Instrument d'immobilisation et de torture à trois pieux utilisé par les Romains pour punir les esclaves rebelles.

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    1. Ben voilà......... Tout est dit :-))

      (PS : Je crois que j'ai toujours été rebelle..... Dans toutes mes vies :-)))

      Bon dimanche La Licorne !

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  4. et en ce moment le principal est d'en avoir du travail et savoir accepter tout ce qu'on nous propose même si c'est plus bas que nos compétences et ensuite gravir les marches de l'échelle au fil des ans

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  5. Il est vrai que le travail est un problème... avant tout pour celui qui en a ... :-)

    Mais justement, on veut nous faire choisir entre Charybde et Scylla...alors qu'une société "juste" permettrait aux gens de contribuer, par leurs compétences spécifiques, à l'équilibre de l'ensemble...sans mettre en concurrence des gens "débordés de travail" et d'autres qui souffrent d'être "sur la touche"...
    Situation idéale pour contraindre ceux qui travaillent...à ne pas broncher...et pour inciter les autres à accepter "n'importe quoi"...

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  6. Viviane Forrester écrit des folies, tous les économistes vous le diront, leurs chiffres contre ses lettres. A commencer par cette folie-là, la plus énorme, la plus contraire à la tyrannie du bon sens qui est celle de la coutume : le travail n'est plus le fondement de notre société ; il n'est désormais qu'un formidable leurre, une illusion soigneusement entretenue, pour le pouvoir de quelques-uns et le malheur d'une foule qui n'en finit pas et n'en finira pas de grandir. Notre système économique, aujourd'hui étendu à l'ensemble de la planète, a besoin d'un nombre sans cesse décroissant de travailleurs. Pierre Lepape. Mendier son asservissement. Le Monde. 13/09/96. Recension du livre de Viviane Forrester : L'horreur économique.

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  7. Merci pour ce passage...très parlant.
    Oui, l'économie n'est plus au service de l'homme mais l'homme est au service de l'économie...et le travail est devenu, bien souvent, une aliénation et une illusion...qui sert essentiellement à enrichir une toute petite minorité...
    J'avais lu le livre de Viviane Forrester...dont le titre est -plus que jamais- d'actualité...
    Amicalement.

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