vendredi 4 février 2011

SOUS LA SURFACE

image trouvée ici

Je veux aller sous la surface.

Quand je travaille avec une feuille,
une pierre, un bout de bois,
ce n’est pas le matériau en lui même
qui m’intéresse,
c’est une ouverture
aux processus de la vie,
à l’intérieur et autour.
.
.

9 commentaires:

  1. une étonnante composition qu'illustre encore une fois bien le propos qui l'accompagne... j'aimerais faire des trucs comme ça

    RépondreSupprimer
  2. Tu sais, Michelaise, le Land Art, contrairement à d'autres arts, ne demande pas, pour se lancer, de "longues études"...
    Il faut "se jeter à l'eau" et essayer...
    J'en ai fait avec des enfants, et je peux te dire qu'ils "comprennent" tout de suite...on peut faire des choses étonnantes assez rapidement !

    RépondreSupprimer
  3. C'est vrai, le land art ne demande pas de longues études pour se lancer, mais beaucoup de pratique pour arriver à quelque chose d'intéressant. Par contre, c'est une idée qui ne s'applique pas à l'artiste présenté ici. Lorsqu'un homme comme Goldsworthy, étudie 5 ans à l'université de Lancaster et obtient un diplôme de bachelor of art, puis consacre trente ans de sa vie au land art, on ne peut pas prétendre lui ressembler en cinq minutes. Ce travail de décoloration de galets par frottement et de fractures alignées, est très difficile à réussir. Il demande une grande expérience. Je pense aussi que son propos en l'occurrence, démontre bien qu'il dépasse l'apparence de son installation et lui donne une autre dimension philosophique. Je ne crois pas que ce soit à la portée de tous.
    Il n'en reste que le plaisir de faire appartient à tout le monde, celui d'essayer aussi, mais je ne crois pas beaucoup à la pratique du land art sans effort, sans vraie recherche, sans travail presque quotidien.
    Le travail avec les enfants est d'un tout autre ordre et ne peut pas se comparer bien que ce soit très précieux de leur faire découvrir cet art où ils ont souvent plus de spontanéité que les adultes.
    Belle soirée à toi.
    Roger

    RépondreSupprimer
  4. Je ne me suis jamais prise pour une artiste de Land Art, Roger, je sais bien que cela demande beaucoup de travail et de persévérance, d'inspiration aussi...
    Loin de moi l'idée de dévaloriser ce que font des gens comme toi, en disant que c'est "facile"...ça ne l'est pas !

    Mais je voulais encourager Michelaise à "essayer"...
    Mon expérience à moi, c'est de "donner le goût" du Land Art à des enfants...je ne comparerai pas ce qu'ils font à des oeuvres "adultes", mais j'apprécie la fraîcheur et la spontanéité de ce qu'ils tentent...comme la petite fleur ci-dessus. :-)

    RépondreSupprimer
  5. J'ajouterai juste que je suis très consciente de la qualité du travail de Goldsworthy et que je ne parlais pas de lui quand je disais qu'il ne fallait pas "faire de longues études"...
    Il est pour moi un artiste accompli au sens le plus noble du terme.

    Je crois que cette "qualité" qu'il atteint dans son art n'est pas due à la théorie...mais plutôt à l'intuition (alliée à une grande pratique).

    Comme il l'explique, il cherche "autre chose" que l'esthétisme...il cherche à sonder la vie et ses processus dans ce qu'ils ont de mystérieux et de caché...il se met à l'écoute de l'"énergie" qui circule en tout ...et c'est pourquoi ce qu'il crée possède une telle "force" et nous touche si profondément.

    RépondreSupprimer
  6. Tiens, on a eu la même idée avec les galets, que j'ai mis en bannière de mon blog sur Nice.
    c'est sympa !

    RépondreSupprimer
  7. Avec intérêt et amusement,j'ai trouvé un discours scientifique totalement réinterprétable à la lumière de l'art et qui fait écho à vos propos.
    je vous livre ici quelques extraits de l'introduction de ce livre scientifique de "jacques Duran" qui a attiré mon attention à cause de son titre "sables émouvants"...

    "Observez attentivement un bébé...Dès sa première année,ignorant tout, notre bébé expérimente de son mieux:il s'efforce de prendre conscience du monde qui l'entoure.Pour cela ,point de livres ni de professeurs.Il adopte spontanément une démarche productive entre toutes:il observe les objets,les tourne et les retourne mille fois dans ses menottes,puis il essaye un par un jusqu'à ce qu'il parvienne au but fixé.Peu à peu il mémorise les formes,en perçoit les différences et se construit son propre univers.Le déchifrant absolument seul,il réalise pendant cette courte période des progrès sans équivalent dans toute sa vie future.Tout cela est admirable et étonnant.Sans aucun apprentissage forcé,notre bébé possède semble-t-il un sens inné de l'observation et de l'experimentation.
    Notre bébé grandit.A l'école maternelle,il suit un apprentissage similaire à celui qu'il a découvert par lui-même; ily perfectionne sa perception du monde par l'observation et l'experience. Il parvient alors à la petite école,où on lui fait prendre livres et cahiers afin d'apprendre à lire et à écrire. On lui enseigne que le savoir se trouve déjà dans les livres: il en déduit qu'il suffit de lire pour (presque)tout connaitre.Ainsi, des maîtres très compétents lui inculqueront ce qu'il faut faire,et cela jusqu'à la sortie de l'université ou des grandes écoles,en exigeant de lui(ou d'elle) qu'il (elle) jongle aves les équations et les concepts fondamentaux élaborés par se aînés.Certains deviennent de très grands jongleurs, et sont reconnus et primés comme tels.Ils feront une brillante carrière.
    Le malheur,c'est que ,trop sûrs de leur nouveau savoir,ils ne s'étonnent plus de rien.Ils n'observent aucun fait nouveau qui méritent attention et pensent que ce n'est plus la peine de regarder autour d'eux...
    ...l'étonnement et le sens de l'observation sont les vrais secrets du progrès et de la réussite...
    ...Les scientifiques oscillent en permanence entre l'émerveillement (suscité par ce qu'ils ont découvert) et le questionnement (sur ce qu'ils n'ont pas encore compris). Et ce processus diverge: plus on en découvre,plus il reste à comprendre!"

    appliquez ce propos à l'apprentissage de l'art et vous obtenez le même résultat...

    RépondreSupprimer
  8. (suite)

    "Les quinze chapitres de ce livre sont divisés en sections.La première que l'on pourrait intituler"observer pour s'étonner".
    La seconde section "réfléchir pour comprendre" (un peu pompeusement peut-être). La volonté de séparer matériellement dans ce livre l'observation de l'explication,repose sur l'espoir que le lecteur prendra le temps de réfléchir,d'effectuer les expériences et de s'exercer au raisonnement,avant d'aller immediatement lire une solution dans la seconde partie...enfin ,lorsque l'on a trouvé une explication logique et bien assurée à ses observations,vient le temps de l'imagination créatrice. Il est louable d'avoir compris "comment ça marche" à partir d'une experience et d'un raisonnement, mais il est passionnant d'appliquer ses nouvelles connaissances à quelque chose d'utile.C'est une phase indispensable et parfois même exaltante,qui fait appel à l'inventivité et à l'intuition de chacun....
    ...c'est un des privilèges et une des grandes richesses de la pratique quotidienne de la science que de noter des analogies,de trouver des liens entre des objets et des évènements qui paraissent déconnectés à la plupart des observateurs."

    je ne peux encore une fois m'empêcher de rapprocher cette démarche de celle de l'artiste .

    "En réalité et contrairement à ce que l'on pense généralement,tout le monde ou presque peut découvrir quelque chose pourvu qu'il sache observer.
    ...S'il faut savoir observer,encore faut-il déterminer sur quoi exercer ses dons. Regarder autour de soi, observer ce qui nous entoure ne peut se concevoir sans une certaine selection liée à notre capacité d'étonnement.Ainsi, observer et s'etonner sont indissolublement liés.Et en remarquant cela,nous ne faisons rien d'autre que reconnaitre l'importance cruciale de la curiosité intellectuelle.Je ne sais pas si l'on peut rendre curieux quelqu'un qui ne l'est pas naturellement.Pourtant je suis convaincu que l'on peut apprendre à observer et à s'étonner, puis à réfléchir. il suffit d'un peu de volonté, de quelques connaissances de base et ,aussi d'une pratique assidue."

    J'interprète tes propos Licorne à la lumière de ce dernier extrait qui laisse la porte de l'art ouverte à tous pourvu qu'il ait la capacité de s'emerveiller!

    RépondreSupprimer
  9. C'est très intéressant, Flo...

    Oui, je crois que le secret, c'est de regarder les choses comme si on les voyait pour la première fois, avec le regard "frais" d'un bébé qui découvre le monde...
    Cela suppose d'avoir "fait le vide" en nous, d'avoir la capacité de "mettre de côté" tout ce qu'on nous a appris, toutes les "références" que notre cerveau a engrangées et qui nous empêchent de voir les choses telles qu'elles sont, qui nous empêchent de nous "émerveiller"...

    Quand on croit "connaître", on perd la capacité de s'étonner et d'expérimenter...
    C'est le travers de la plupart des "spécialistes" (de la science ou de l'art), ils ont tellement de "références", qu'ils ne font plus que ranger leurs observations dans des "cases connues" et rejettent toute nouveauté comme inintéressante ou même comme "impossible".
    (Ca porte d'ailleurs un nom: on appelle ça le "misonéisme" !)

    Ils utilisent à fond leur intelligence analytique (intellect), mais ne savent pas utiliser l'intelligence "analogique" (intuition), celle qui voit les rapports et les liens entre les choses, celle qui permet d'aller plus loin, de trouver du nouveau, de l'inconnu...

    Et donc, pour en revenir au Land Art, la capacité de "s'étonner" devant la nature, de "voir" vraiment, en oubliant les "références" de ce qui a déjà été fait, la capacité de conserver la fraîcheur de l'enfance", me paraît très très précieuse...:-)

    RépondreSupprimer