Sans les mots, les choses qui nous entourent
ne prendraient pas leur sens,
elles resteraient là sans possession,
hors emprise langagière.
Il nous faudrait pour les voir, pour y accéder,
les traverser, s'en imprégner.
Qu'est-ce qui mieux que l'art refond ce précepte,
invite à l'entendement muet,
au discernement silencieux ?
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David Brunel
"Au bord du visible, l'indicible"
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Parfois, au travers du pinceau, de la terre, de collages, de la danse, on parvient à exprimer tout ce su et cet insu qui ne parviendrait pas à s'exprimer au travers de mots !
RépondreSupprimerOui, Naline...l'art est un moyen d'expression...c'est vrai.
RépondreSupprimerMais c'est aussi un moyen d'accéder au réel plus directement, sans passer par les mots, qui sont à la fois une aide et un piège pour accéder à ce qui nous entoure...
On dit une "branche d'amandier en fleurs" et on croit avoir cerné le sujet...
Or, l'a-t-on vraiment "vue" cette branche, vue dans tous ses détails et toute sa densité de lumière ?
Très rarement, voire jamais...car les "mots" couvrent la chose réelle et nous font croire qu'on la connaît déjà...alors le regard ne s'attarde pas et "enferme" l'image vue dans une catégorie connue.
C'est pourquoi l'art est si précieux, pour "dépoussiérer" le visible et nous le montrer d'une façon "neuve", d'une façon qui va nous inciter à nous "repencher" dessus...
Quand Van Gogh peint sa branche, il nous incite à aller au-delà de la familiarité, au-delà du trop connu, au-delà de l'image familière "branche fleurie" pour la voir dans son unicité, dans sa singularité...dans sa "merveille"...
La photographie en est capable aussi...et tu le sais bien !