Un solstice, une bouilloire, une larme…
Elle aime tant cette soirée qui approche,
elle aime tant ce solstice d’hiver (*)
qui offre la plus longue des nuits…
Il faut dire que pour elle, la nuit est « La parenthèse ».
L’ouverture, dans ce monde de « trop de tout »,
d’un bel espace pour respirer, penser et enfin être…
Le monde d’aujourd’hui a trop de mots, trop de musiques,
trop de gestes, trop de meutes, trop d’objets,
trop de lumière, trop de potentialités
et trop peu de possibilités….
Elle sait que pour elle
dans ce "Trop de tout" il y a si peu de place….
Et puis, elle a depuis l’enfance cette certitude
"Un des solstices qu’elle sera amenée à vivre
lui offrira une surprise, une révélation, une magie
comme on en rencontre qu’une dans sa vie."
Alors l’idée de tant d’heures de tranquillité
et peut être d’un rendez-vous avec sa destinée
lui fait hâter le pas…
Elle imagine déjà ses rituels :
· Papier, petit bois, bûche, allumette, feu
· Bouilloire, eau, miel, thé· Livre ? Ouvrage ? Rêverie ?
L’instant lui dictera son choix
· Vieux fauteuil, plaid,chat « Dentelle » sur ses genoux...
Plus que 100 mètres
et sa voiture la conduira à tout cela…
Plus que 50 mètres…
Plus que quelques mètres,
une silhouette est adossée contre sa voiture,
elle ralentit, plus que 3 mètres,
la personne lève la tête en sa direction et...
le temps s’arrête,
elle porte « L’écharpe de Juliette »,
la même qu’elle a portée si longtemps
et qui ne quitte jamais la patère de l’entrée.
Oh la couleur en est différente, mais tout comme la sienne
elle est délavée, usée, mitée
seul souvenir tangible de cette grand-mère
qu’elle a si peu connue et pourtant, tant aimée.
Comment cela se peut-il ?
S’arrachant à l’attrait de l’écharpe
elle lève son regard jusqu’au visage et reste sans voix…
C’est elle, c’est exactement elle qui se trouve devant elle ! !
Sans rien savoir elle comprend,
elle ne sait pas comment, elle ne sait pas pourquoi.
Elle sait seulement que ses prémonitions étaient justes
et qu’à elle, elle la sans famille,
cette nuit de solstice vient de lui offrir une sœur jumelle,
de donner naissance à des promesses
d'un futur magique et insensé …
Elles ont à cet instant la même larme,
qui coule en faisant le même sillon,
alors que le même sourire se dessine sur leurs lèvres
et que les mêmes étincelles dégèlent leur cœur…
Elle s’approche, une main se tend,
elle la prend et dit simplement…
« J’ai un deuxième fauteuil auprès du feu,
nous avons toute la nuit pour nous raconter et…
ça tombe bien c’est la plus longue de l’année…. »
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Ha! les images collent aux mots... Bravo!
RépondreSupprimerQuand on a une belle histoire comme ça...on est motivé pour trouver des images...
SupprimerQue la nuit soit douce aux solitaires, aux malades à ceux privés injustement de liberté...
RépondreSupprimerMerci de cette belle idée.....
RépondreSupprimerPartager les mots, à Noël, ça c'est du partage ! !
Et surtout Mille bravos pour l'excellente illustration...
Douces fêtes de fin d'année