photo personnelle
"...hier, j'ai rencontré un arbre mort très étrange..."
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Voilà les choses que nous nous racontons,
et bien d'autres encore.
Autant de sujets, me dit en riant mon ami
(de quatre-vingts ans)
qui ne se peuvent aborder qu'avec les enfants,
les fous et les vieillards.
Non que ces derniers retombent en enfance
comme le veut un mauvais adage :
ils y remontent.
Dans quelques intuitions fugaces,
ils retrouvent les illuminations du début,
l'énigmatique rencontre des choses,
la sorte de vertige
qui naît d'un regard suffisamment long,
échangé avec un autre regard, une autre présence,
fût-elle homme, bête, arbre, pierre,
eau, feu, vibrion.
Le parallèle s'arrête là, car entre l'enfance et la vieillesse,
il y a eu l'entière traversée de l'existence.
Une dimension s'est ajoutée, qui peut vaciller,
mais que rien n'abroge :
celle de l'aventure vécue et du savoir.
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Christiane Singer
"Les âges de la vie"
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Le parallèle entre enfance et vieillesse est très inspirante...a mon tour de voir mes mots disparaître dans les mystères de la toile! ;-) Heureusement nous nous comprenons à demi mots...
RépondreSupprimerLa vieillesse est l'âge de la réalisation de l'Être, le regard innocent de l'enfance ouvert et transcendé par une vie d'expériences.
Le corps s'allège, se dématérialise, laisse toute la place à l'esprit!
Quel âge merveilleux si mal compris par notre monde moderne...
Depuis que mon petit-fils est né, je ne me sens pas plus vieille, je "grandis"
RépondreSupprimerLe texte est magnifique, et cet arbre mort ... si expressif! Merci!
RépondreSupprimerCurieux personnages du bord de l'eau.
RépondreSupprimerÉtrange rencontre que ces arbres, en effet... L’élagage peut bien nous rappeler que l’âge élague et que tombent alors, dans le meilleur des cas, les branches superflues de nos illusions, les lourdes branches de nos projections, de nos pensées figées, etc. , qui ont fait leur temps ; il nous rappelle que cet « élague âge » peut nous libérer d’un fatras trop pesant qui surchargeait notre cime, notre tête trop encombrée de conceptions tyranniques, asservissantes . .. Ainsi retrouverons-nous, peut-être, notre regard d’enfant libre des conditionnements excessifs. « Si vous ne redevenez semblables à des enfants, le royaume des cieux vous restera inaccessible », nous dit - en substance- l’Écriture. Semblables à des enfants et pourtant adultes, tels me semblent ces étranges personnages de bois vivant auprès de l’eau et de sa mystérieuse profondeur...
RépondreSupprimerAmezeg
Je m’aperçois, en poursuivant ma découverte de ce blog bien sympathique, que ce que j’ai noté à propos de l’enfance dans mon précédent commentaire a déjà été fort bien exprimé et illustré par le billet intitulé « Trésor perdu »... Bon, eh bien c’est une redite ! une sorte de plagiat involontaire de ma part... Mais après tout, le sujet mérite sans doute qu’on s’y attarde et y revienne.
RépondreSupprimerDevrai-je explorer tout les billets avant de poster un autre commentaire... ? :-)
Amezeg