lundi 25 janvier 2016

MALHEUR



 
Aujourd'hui, de très nombreux écrivains 
prétendent aimer l'enfer,
 ce qui montre seulement 
qu'ils ne le connaissent pas.
 
La haine de Proust pour le soleil, 
ou celle de Sartre pour les arbres, 
me parait révélatrice de cette société malade.
On fait du malheur une chose littéraire
qui est très bien portée. 
.
Le courage n'est pas de peindre cette vie
comme un enfer
 puisqu'elle en est si souvent un :
 c'est de la voir telle
 et de maintenir malgré tout
 l'espoir du paradis.

Christian Bobin
.
 
 
 
 
 
 

4 commentaires:

  1. Pour ma part l'enfer est vivant, contrariant, révélateur. Le paradis inerte, aseptisé, insipide.
    Du moins dans 'idée judéo-chrétienne (je suis à un cheveux de dire "judéo-crétinne")...
    A mes yeux, ceux et celles qui sont effrayant sont ces gens qui souris béatement et voient des papillons roses, de l'amour sirupeux... Ils semblent être des "junkies" en manque de coke...
    Assurément effrayant !

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    1. Nous pouvons donner tellement de sens différents aux mots. Et comprendre un texte à l'opposé de ce qu'une autre expérience de vie aurait fait comprendre. Je n'ai jamais rien trouvé de "sirupeux" dans les écrits de Bobin, il ne gomme rien de la difficulté de vivre mais il sait trouver des pépites de joie dans la vie la plus simple et la plus humble. Il s'est révélé précieux pour beaucoup et le restera je pense.

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    2. Tu as trouvé le mot juste, Fifi.. Découvrir Bobin, c'est une précieuse découverte :-)
      “On ne peut ressentir la douceur de cette vie sans en même temps concevoir une colère absolue contre le mal qui la serre de toutes parts.”..... Bobin est un lutteur.

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