jeudi 25 août 2011

QUAND VOUS VOUS CONNAITREZ


Jésus a dit:
Quand vous vous connaîtrez,
alors vous serez connus
et vous saurez que vous êtes les fils du Père
qui est vivant.
Mais si vous ne vous connaissez pas,
alors vous êtes dans la pauvreté,
et vous êtes la pauvreté.
.
.

10 commentaires:

  1. Les rêves témoignent-ils parfois, à leur façon, de ce mystère ?
    Extraits d'un dialogue entre Fraser Boa et Marie-Louise von Franz, dans "La voie des rêves", chapitre II :
    F.B. – "Terminons par ce rêve étonnant de Jung, dans lequel il rencontre le 'Soi sous la forme d'un yogi. Jung rêvait qu'il marchait le long d'une petite route menant à une petite chapelle. Il entra et fut surpris de ne voir aucune statue de la Vierge ni de crucifix sur l'autel, mais seulement un magnifique bouquet de fleurs. Il vit alors sur le sol, devant l'autel, un yogi assis dans la position du lotus, dans une profonde méditation.
    M.L.V.F. – Jung prit conscience, abasourdi, que le yogi le voyait en images, lui Jung, et que, dans cette transe — une sorte d'imagina¬tion active — il imaginait la vie de Jung, il le rêvait. Jung comprit alors que, quand le yogi se réveillerait, lui-même, Jung, n'existe¬rait plus. Le banal professeur Jung était le rêve de cette grande figure intérieure.
    F.B. – Et pourtant, ce personnage, le yogi, était aussi au même moment un rêve qu'avait le docteur Jung. Ce paradoxe me rappelle le rêve de Tchouang-Tseu.
    M.L.V.F – Tchouang-Tseu raconta avoir rêvé un jour qu'il était un papillon. À partir de ce moment-là, il resta perplexe, se deman¬dant s'il était un homme rêvant qu'il était un papillon, ou s'il était un papillon rêvant qu'il était un homme. C'est tout à fait exact, nous ne pouvons pas le savoir. Le papillon est un symbole du Soi. Sommes-nous le rêve du Soi ou le Soi est-il notre rêve ? Nous l'ignorons."

    La parole de Marie-Louise von Franz, comme celle de Tchouang Tseu, comme celle de Jung, reste prudente, interrogative, à propos de la réalité ultime que recouvre ce mystère. Elle est peut-être moins séduisante, dans la forme, que la parole de Jésus ou que celle d'autres grands témoins connus. Mais est-elle moins profonde et moins vraie ?

    Amezeg

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  2. P.S. Marie-Louise von Franz "La voie des rêves, entretiens avec Fraser Boa" – Éditions La Fontaine de Pierre

    Amezeg

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  3. Ce rêve de Jung nous montre bien que la réalité, "notre" réalité est infiniment plus complexe que ce que nous pourrions en penser au premier abord...
    "Qui" sommes-nous ?
    Juste un être humain limité à son corps ? Nos rêves nous montrent parfois que notre réalité "ultime" (notre Soi) n'est pas limitée à ce que nous voyons le matin dans la glace !
    Peut-être sommes-nous "en même temps" yogi ou papillon ?

    En tout cas, une chose est sûre : l'introspection , même honnête, ne suffit pas à se "connaître"...et chaque rêve, même si nous ne le comprenons pas sur le moment, est une occasion extraordinaire de découvrir ce qui se cache "sous la surface" de l'être apparent...
    C'est la "voie royale" vers la connaissance de soi (et du Soi). De cela, je peux témoigner...

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  4. Oui, la voie royale.
    De l'avis de Jung, le fil (d'Ariane!) du rêve se déroule en permanence sous le seuil de la conscience. Au cours du sommeil, l'extinction du "bruit de veille", nous permet de le percevoir à nouveau.
    L'attention persévérante prêtée au rêve nous sort peu à peu de la "pauvreté" associée au bruit de veille. Celui-ci n'accapare plus toute notre attention et ne nous prive plus de ce qui se dit plus profondément en nous : c'est la voie d'un enrichissement de la conscience... :-)
    Tout au long d'une existence, car de la naissance à la mort, nous rêvons.

    Amezeg

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  5. C'est cela, Amezeg...le "bruit de veille" nous limite le plus souvent à notre "écorce" (l'emballage) et nous empêche d'accéder à notre profondeur, de sentir la "sève"(la Vie) qui coule en nous (en permanence)...
    Si nous pensons que nous sommes l'écorce, alors nous sommes dans la pauvreté et nous nous déssèchons...
    La "Vie" est à l'intérieur...du côté de l'invisible et c'est elle qui peut faire grandir l'arbre (nous-mêmes).
    Elle est une REALITE, elle est LA réalité.

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  6. ...et finalement, qu'est-ce qu'un rêve ?

    Un rêve est une "incursion" vers le centre, un moment où nous quittons la fine épaisseur de l'écorce et où nous nous promenons "au-dedans"...
    L'"au-dedans" cesse-t-il d'exister lorsqu'au petit matin, nous regagnons l'écorce ?
    Non, bien sûr !
    C'est juste notre "conscience" qui s'est déplacée...le "bruit de la sève", lui, ne s'interrompt pas...

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  7. Anonyme a dit…
    Marie-Louise von Franz parle, elle aussi, de cet arbre et de la réalité.
    Comme ce passage m'est tombé fortuitement sous les yeux ce matin... :-)

    "La graine du sapin contient en germe tout l'arbre à venir sous forme latente. Mais chaque graine tombe à un moment donné dans un lieu donné, où un certain nombre de facteurs particuliers, tels que la qualité du sol, la pente, l'exposition, vont intervenir. Et la forme latente du sapin va réagir à toutes ces circonstances, en évitant les pierres, en s'inclinant vers le soleil, ce qui modèle finalement sa croissance. C'est ainsi qu'un sapin individuel vient lentement à exister, réalisant sa totalité, son entrée dans le domaine de la réalité. Sans cet arbre vivant, l'image du sapin n'est qu'une possibilité ou une abstraction. Et c'est la réalisation de cette unicité dans l'individu qui est le but du processus d'individuation."

    Marie-Louise von Franz
    "La voie des rêves" LE SOI – chapitre XXII : Les rêves d'une vie

    Amezeg

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  8. Oui, j'aime beaucoup ce texte : tout ce que nous sommes est déjà là, en "potentialité" comme dans une graine...et ce sont les circonstances de la vie et surtout notre façon d'y réagir qui vont actualiser, ou non, ce que nous avons "en nous"...
    Il ne s'agit pas de "changer" ce que nous sommes...mais de le "manifester"...comme l'arbre est la "manifestation" visible de la graine...il en est le "déploiement" au cours du temps...
    Ce que nous sommes est déjà inscrit...la graine de sapin ne deviendra pas chêne ou bouleau...mais l'arbre sera plus ou moins grand ou vigoureux, plus ou moins "déployé" ou "avorté" suivant la façon dont nous aurons vécu notre vie...c'est là que se place notre liberté.
    Le processus d'individuation, n'est rien d'autre que le processus qui permet à la graine d'accéder à son plein développement et de devenir l'être unique qu'elle a toujours été...en "puissance".

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  9. Il ne s'agit pas de "changer" ce que nous sommes...mais de le "manifester"... Toutefois, chère Licorne, - et c'est peut-être seulement une autre façon d'en parler -, la manifestation, l'actualisation de tel ou tel aspect qui demeurait jusqu'alors enfoui, modifie l'ensemble de notre configuration incarnée, modifie l'ancien équilibre de l'arbre, donc le change. Peu à peu il devient "tel qu'en lui-même l'éternité le change."

    Amezeg

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  10. Effectivement...on peut le dire comme ça...
    On change la "forme " extérieure, les détails de la personnalité...mais l'essence (de la même façon qu'on parle de l'essence d'un arbre) demeure...

    Merci Amezeg, pour tous ces apports très intéressants...

    Mais je me rends compte que je n'ai pas répondu à ta première question : la parole de Jung, de MLVF est-elle moins profonde et moins vraie que celle d'autres "grands témoins" ?

    En fait, il faut être prudent : d'une part, la parole des "grands témoins" nous parvient parfois déformée (volontairement ou involontairement) et d'autre part, je ne fais aucune hiérarchie entre "grands" et "petits" témoins...(si tu lis ce blog, tu verras, qu'au niveau des citations, c'est un "beau" mélange de "grands sages" et de petites personnalités ). Le seul critère que je retiens, c'est : cela est-il en rapport avec mon ressenti et mon expérience personnelle ?
    Si la réponse est oui, alors j'accorde mon crédit...
    Dans le cas contraire, je me mets "en attente" (car mon expérience change tous les jours !).

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