mardi 15 juin 2010

POESIE ET POUVOIR


Quand le pouvoir pousse l'homme à l'arrogance,
la poésie lui rappelle la richesse de l'existence.
Quand le pouvoir corrompt,
la poésie purifie.
.
John Fitzgerald Kennedy
.

Si la société évacue la poésie
comme mode d'expression non productif,
c'est peut-être que la poésie est un foyer de contestation,
une incompatibilité fondamentale
avec le système dominant ?
.
Jean Rouaud
.


7 commentaires:

  1. Vive la poésie car elle est la vie même !

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  2. LA POESIE RONGEE PAR SES VERS

    La poésie de nos jours, surtout la poésie d'auteurs inconnus, est tombée en totale désuétude.

    Par le simple fait que n'importe qui écrive de la poésie aujourd'hui, autant dire tout le monde, elle ne vaut plus rien. La poésie de nos jours ronronne. Et lorsque la rime pour se démarquer cherche à aboyer, hurler, rugir, elle ne fait que lamentablement braire : la corde poétique a été archi usée depuis un siècle. Ecrire en vers, c'est mal écrire.

    Défenseurs des Lettres, au lieu de vous alarmer du déclin de l'intérêt du public pour les ouvrages de rimes, huez plutôt les derniers poètes qui s'ingénient à parasiter la littérature de leurs "admirables inspirations" couchées à travers recueils, feuillets et autres minces supports voués à une glorieuse mais -Dieu merci !- hypothétique postérité ! Compatissez au sort que réservent ces méchants poètes à leur lectorat sombrant dans une fatale léthargie au contact de leurs rêveries nombrilistes... La poésie en vers est bel et bien morte, et c'est tant mieux !

    Le naufrage de cette poésie maintenue sous perfusion dans les cercles ultra confidentiels, autarciques et sclérosés n'en est que plus pathétique : chaque jour ressuscitée grâce au mirage de l'auto congratulation entre adeptes, elle perd progressivement en crédibilité.

    La poésie, je veux dire la poésie versifiée, ne vaut rien si elle n'est pas baudelairienne.

    Personnellement j'ai la décence et le bon goût de ne pas versifier afin de ne pas faire mourir d'ennui mes lecteurs. N'oublions pas que le versificateur se fait surtout plaisir à lui-même. J'ai compris depuis longtemps que la poésie versifiée ne valait rien si elle n'était pas baudelairienne. Ou hugolienne.

    Bref, un Dupont qui versifie n'est qu'un tueur de poésie.

    Le versificateur à notre époque n'est qu'une plume décidément bien légère cherchant à donner corps à ses jolies niaiseries et fausses profondeurs -qui ne sont que fosses- auprès d'un lectorat aussi minoritaire que complaisant. Je considère la poésie versifiée contemporaine comme de la masturbation littéraire dans sa grande majorité.

    La vraie poésie versifiée est avant tout une technique. Elle doit se distinguer des poisseux, pesants, maladroits mouvements du coeur en mettant en avant le caractère aérien d'une technique parfaitement mâitrisée porteuse de messages limpides, essentiels, digestes et non pas remorquer de manière informe les surcharges de l'âme en proie à ses délires "nombrilistiques"...

    L'authentique poésie est un dessert léger qui s'apprécie à petites doses (et encore, pas tous les jours !) au lieu de cette habituelle mélasse tantôt insipide, tantôt écoeurante.

    En un mot, Verlaine ou rien !

    C'est cela avoir le sens de la littérature et de la poésie : savoir se taire pour laisser les maîtres perdurer. Ce que je fais précisément en ne versifiant JAMAIS. D'autres l'ont fait avant moi bien mieux que je ne saurais le faire, alors pourquoi s'ingénier à faire moins bien ?

    Raphaël Zacharie de IZARRA

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  3. eh bien quelle dictature!!!

    je vous laisse derrière vos barreaux cher monsieur et je m'en vais jouer en toute liberté et sans prétention avec mes amis dans la cour...de quelques grands qui nous regarderont certainement avec plus de bienveillance que vous...ces grands poètes n'ont certainement pas eu pour dessein de bâtir des prisons avec leur mots, ni même des chapelle ou des lieux de cultes pour n'honorer qu'eux-même...
    Il ne vous est pas venu à l'esprit que l'on ne travaille pas tous à la postérité , c'est d'ailleurs la préoccupation des morts de vouloir à tout prix rester en vie...mais qu'on a juste pour plaisir celui de jouer avec les mots autant qu'avec de l'eau...

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  4. Il me semble, Raphaël, que la plus belle poésie n'est pas celle qui est rimée - ou pas rimée - mais celle qui vient du coeur, celle qui évoque ce qui est plus grand que les mots, celle qui se laisse traverser par le souffle de la Vie...
    Et que parfois un vers maladroit mais sincère vaut toutes les prouesses baudelairiennes, hugoliennes ou rimbaldiennes...

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  5. je viens de regarder ton lien et j'y trouve une réponse lumineuse de bobin aux propos de Raphaêl:
    "Ce qui est grave (pour un poète) c'est le tord qu'on fait aux plus faibles...à ceux qui n'ont pas de langues pas de mots...ça c'est terrible! mais le reste, nos propres aventures mentales,d'écriture, ces travaux dans lesquels on s'est engagé,et bien c'est pas grave qu'à certains moments on échoue..."

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  6. Origine

    Je suis, à travers mes sens, mes errements,
    Mes erreurs et mes joies.
    Je suis en présence du mystère de la Vie,
    Existence qui s’offre sans préavis.
    Saisir l’essence à chaque respiration,
    Chaque manifestation de l’Etre.
    Transpirer la clémence de nos entièretés
    A travers les pores invisibles de la conscience.
    Sentir jaillir en soi la source de toute chose,
    Sentir grandir les racines de nos métamorphoses.
    Miracle de l’origine,
    Au-delà de ce qui a été et de ce qui sera.
    Explosion de ce qui est vraiment là,
    Frictions de nos temps et nos espaces,
    Tempêtes en chaque fragment de matière.
    Je suis, j’ai dépassé les murs du labyrinthe,
    Ne reste que l’emprunte des blessures.
    Je guéris peu à peu dans la lumière de l’Etre.
    Je soigne les blessures des apparences
    Par le baume des expériences.
    Un pas en avant dans l’inconnu,
    Un détour invisible pour les âmes assoupies,
    A peine perçu par le troisième œil aguerri.
    Un pas en avant et le monde change,
    Un pas de côté et le monde danse.
    Je suis, et je danse à en perdre la tête,
    Quitte à se prendre des murs,
    Il suffit de les traverser, savoir passer à côté.
    Nos univers sont trop grands pour les murs.
    Tout est dialogue et mouvement, danse des éléments.
    L’infini est la mesure de nos vies,
    Le fini est l’illusion à intégrer et dépasser.
    Nous sommes en mouvement dans le temps,
    Mais liés à l’éternel présent.
    Nous sommes.

    ML (2015)

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